Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/304

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la lettre où je vous rends les hommages qui vous sont dûs. Je ne suis point coupable pour cela, ni de manque d’attachement, ni de négligence. Si les obstacles qui sont sur la route d’ici à Constantinople, n’eussent point traversé mon dessein, ces caracteres respectables au monde entier, auroient été employés à écrire une réponse à ma lettre, & non point à écrire un oracle dicté par votre seule bonté, & qui satisfait à tout ce que vous avez deviné que je souhaitois. La jalousie de mon rival ne m’a point fait autant de mal qu’elle se promettoit de m’en faire. Si je n’ai point eu le plaisir d’obtenir une demande, j’ai eu le bonheur d’être prévenu aussi agreablement que je l’ai été, quand de votre propre mouvement vous m’avez conferé la Dignité qui faisoit l’objet de mon ambition. Qu’importe que l’Empereur prévienne nos demandes, ou qu’il nous les accorde : Est-il plus glorieux d’avoir obtenu une grace de lui, que d’avoir attiré son attention ? Pour en venir à ce qui s’est passé, dès que mon pere, l’un de vos principaux Oficiers, & dont vous avez connu le dévouement & la fidelité, fur expiré, avec la consolation d’avoir vû avant que de mourir l’accomplissement de ses désirs les plus ardens, je veux dire la République heureuse sous le regne d’Anastase, & cet Empereur reconnu & obéi par les Nations Confederées, mon premier soin sur alors de vous donner part de cette mort & de ses circonstances. Je