Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/324

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mens, mais sans se rappeller ici la maniere dont ils ont gardé la foi des Traités qu’ils avoient faits, soit avec les Turingiens, soit avec les Bourguignons, je me contenterai de dire que vous ne sçauriez avoir oublié comment ils ont observé les conventions qu’ils avoient faites avec vous. »

Voyons d’abord ce qui se trouve dans Gregoire de Tours concernant la seconde guerre des enfans de Clovis contre les Bourguignons, après avoir observé néanmoins que cet historien n’a point suivi l’ordre des tems en rapportant les évenemens. Par exemple, nous avons vû que le meurtre des enfans de Clodomire ne sçauroit jamais être arrivé plûtard qu’en cinq cens trente, et l’on vient de voir par la chronique de l’évêque d’Avanches, que les rois Francs ne conquirent la Bourgogne qu’en cinq cens trente-quatre. Gregoire De Tours cependant rapporte dès l’onziéme chapitre de son troisiéme livre la conquête de la Bourgogne, et ce n’est que dans le dix-huitiéme chapitre du même livre qu’il raconte le meurtre des enfans de Clodomire. Aussi, comme je l’ai dit plus d’une fois, nos meilleurs annalistes modernes se sont bien donné de garde de se conformer toujours à l’ordre dans lequel Gregoire de Tours narre les évenemens dont il n’enseigne point positivement la date.

Le lecteur se souviendra bien que c’est en finissant le sixiéme chapitre du troisiéme livre de son histoire que Gregoire de Tours dit que Godemar recouvra son royaume en cinq cens vingt-quatre. Voici ce qu’on trouve dans l’onziéme chapitre du même livre, et immédiatement après le récit de l’expédition que Childebert fit dans les Espagnes en cinq cens trente, ainsi que nous l’avons exposé.

» A quelque tems de-là, Childebert & Clotaire se préparerent à envahir le Pays des Bourguignons. Thierri auquel ils avoient proposé de joindre ses armes aux leurs, refusa de prendre part à l’entreprise, ce qui déplût beaucoup aux Francs qui le reconnoissoient pour Roy, Ils en vinrent même jus-