Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/356

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nique l’état de ses affaires à un ami qui s’en est informé par affection. Il y dit donc qu’après la défaite des Turingiens, la conquête de leurs Etats, et la mort de leurs princes, les Francs avoient étendu leur domination des rivages de l’océan jusqu’aux rives du Danube. » Je rends compte de ces prosperités à votre Auguste Hautesse avec quelque plaisir, ajoute Théodebert, parce que je suis bien informé de son zéle pour la propagation de la Foi Catholique qu’elle & moi nous professons, & qui devient la Religion dominante dans tous les Pays dont les Francs se rendent maîtres. »

Ainsi lorsqu’en l’année cinq cens trente-six, Bélisaire fit sa descente dans le continent de l’Italie pour en chasser les Ostrogots, les Romains d’Orient étoient alliés de notre nation, et ils devoient même compter sur son secours. Comme les divers évenemens de la guerre qui commença cette année-là, ne sont point de notre sujet, nous n’en parlerons que succinctement, bien qu’ils fassent, grace aux historiens grecs, la partie de l’histoire du sixiéme siecle que nous sçavons avec le plus de détail. Nous avons donc résolu de n’en faire mention qu’autant qu’il le sera nécessaire pour conduire le lecteur par des routes connuës, jusques à la remise des provinces que les Ostrogots tenoient en-deçà des Alpes, par rapport aux Gaules, faite par eux aux enfans de Clovis et à la cession des droits de l’empire sur toutes les Gaules faite en premier lieu à ces mêmes princes par les Ostrogots, et validée en second lieu par l’empereur Justinien.