Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/384

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que son compatriote. On lit dans l’Etat de l’empire d’Allemagne que Monsieur Pufendorf fit imprimer d’abord sous le nom supposé de Severinus de Mozambano Veronensis, et qui depuis a été réimprimé plusieurs fois sous le nom véritable de son auteur ; » Ce seroit commettre une faute d’écolier, que d’imaginer que l’Empire d’Allemagne fût aux droits de l’Empire des Césars, & que la Monarchie Germanique ne soit qu’une continuation de la Monarchie Romaine. » Monsieur Vander Muelen d’Utrecht, le même qui nous a donné un long et docte commentaire sur le livre du Droit de la guerre et de la paix par Grotius, prouve fort au long cette vérité dans son traité De ortu et interitu imperii romani. Elle est enfin reconnuë par les auteurs sans nombre qui ont écrit sur le droit public d’Allemagne. En effet, comme l’observe Pufendorf, il s’est écoulé trop de siecles entre le renversement de l’empire Romain en Occident, et l’érection de l’empire Romano-Germanique en forme d’une monarchie particuliere, pour penser que la seconde de ces monarchies soit la continuation de la premiere, et que la premiere ait pû transmettre ses droits à la seconde. C’est Charlemagne que les empereurs modernes regardent comme le fondateur de l’Etat dont ils sont les chefs.