Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/426

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avant que l’édit de Charles VII qui ordonne qu’elles soient rédigées par écrit, eût été mis en exécution ? C’est ce que j’ignore. Je ne puis dire non plus, si la rédaction de la loi Salique faite par Clovis dans le tems qu’il étoit encore payen, et de laquelle il est parlé dans un passage du préambule de cette loi, qui va être rapporté, est sa premiere rédaction. Nos deux loix ont-elles été rédigées d’abord en langue latine ou en langue germanique ? C’est une seconde question qui dépend de la premiere. Si elles ont été mises par écrit dans le tems que toutes les tribus de la nation des Francs habitoient encore au-delà du Rhin, il semble qu’elles ayent dû être rédigées d’abord en langue germanique. Si leur premiere compilation ne s’est faite que dans les Gaules, il est probable qu’elles auront été d’abord écrites en latin, et telles que nous les avons aujourd’hui, c’est-à-dire, en un latin mêlé de plusieurs mots germaniques, qu’on aura regardés comme des termes de droit qu’il étoit bon de conserver en leur propre langue, dans la crainte d’en alterer le sens en les rendant par des termes latins qui ne pourroient pas toujours être parfaitement équivalens. Nous avons déja dit que les Francs, sujets de Clovis, entendoient le latin, et il n’y a point d’apparence que les Romains, concernant les interêts de qui nos deux loix statuent assez souvent, entendissent communément la langue germanique. Ainsi la convenance demandant que les loix dont il est question, fussent rédigées dans la langue la plus en usage parmi les habitans du pays où elles devoient avoir lieu, elles auront été rédigées en latin.

Quant au nom de Loi Salique que ce code a toujours porté, bien qu’au fond il fut la loi commune de toutes les tribus des Francs, à l’exception des Ripuaires, il est apparent qu’il lui venoit de ce que Clovis qui avoit réuni ces tribus à celle des Saliens ses premiers sujets, aura voulu qu’elles fussent régies selon la loi des Saliens avec qui elles devenoient incorporées. La plus ancienne rédaction de cette loi que nous ayons aujourd’hui, est celle qui fut faite par les soins du roi Clovis, et retouchée ensuite par les soins de Childebert et de Clotaire ses enfans. Il est dit dans le préambule de cette rédaction. » Avant que