Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/427

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la Nation des Francs, dont l’assemblage est un effet de la Providence, & qui est stable aujourd’hui dans ses établissemens, en vertu de la convention qu’elle vient de faire avec les Empereurs, eût encore, ce qu’elle a fait depuis peu, embrassé la Religion Catholique : elle avoir déja par amour pour la Justice, fait rédiger la Loi Salique, laquelle fut compilée par les principaux de ses Citoyens, qui tinrent à ce sujet trois assemblées du Peuple. Mais étant arrivé heureusement que son Roi Clovis ait reçû le Baptême, ce Prince, & puis Childebert & Clotaire ont changé plusieurs choses dans cette Loi qu’ils ont renduë plus parfaite, & qu’ils ont mise dans l’état où elle est maintenant. »

La Loi Salique a eu la destinée de tous les codes nationaux, c’est-à-dire, que de tems en tems on y a fait quelque changement. En l’année sept cens quatre-vingt-dix-huit, Charlemagne en fit une nouvelle rédaction, dans laquelle il ajouta beaucoup de sanctions. C’est sur quoi, ainsi que sur plusieurs autres questions, concernant le lieu où la Loi Salique fut publiée, et qui furent ses premiers compilateurs, je renvoyerai le lecteur au livre que Monsieur Vendelin, official de Tournay a écrit sur le berceau de cette loi, et aux sçavantes notes de Monsieur Eccard sur la Loi Salique et sur celle des Ripuaires.

Quant à la loi des Ripuaires, je crois avec Monsieur Eccard, que ce fut Thierri fils de Clovis, qui la fit rédiger, ou qui la mit du moins dans un état approchant de celui où nous l’avons. Ce sçavant homme dit dans ses notes sur cette loi : » Clovis s’étant fait élire Roi des Ripuaires, il les aura maintenus dans leurs anciens usages & dans leurs anciennes Coutumes, & il les aura laissés subsifter en forme de Societé particuliere, & séparée