Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/454

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binet du roi. Ce n’étoit que par occasion qu’on parloit des plus importantes dans l’assemblée dont nous allons parler, et qui avoit été substituée à l’ancien Champ de Mars dont elle tenoit lieu, quoiqu’elle en fût differente dans ses circonstances principales. En premier lieu, les citoyens de la nation des Francs n’étoient pas les seuls qui entrassent dans le nouveau Champ de Mars. En second lieu, il ne se tenoit pas régulierement toutes les années, mais seulement lorsqu’il étoit question de faire une campagne. Il n’étoit proprement qu’un grand conseil de guerre.

Voici un passage d’un des continuateurs de la chronique de Frédegaire, où il s’agit de la guerre que Pepin eut contre les Aquitains, et dans lequel on voit distinctement quelle sorte d’assemblée étoit le Champ de Mars à la fin de la premiere race et au commencement de la seconde. » En l’année sept cens soixante & six, dit cet Auteur, Pepin assembla l’armée des Francs, ou pour mieux dire, l’armée des Nations qui composoient le Peuple de la Monarchie, & il s’avança jusqu’à Orleans. Là il tint son Conseil de guerre en forme de Champ de Mai, car ce Prince est le premier qui ait remis au mois de Mai l’Assemblée qui devoit se tenir au mois de Mars. Tous les Francs & tous les Grands de l’Etat, lui firent là des présens considérables. » Rien ne montre mieux, combien l’essence du Champ de Mars étoit changée, que d’y voir entrer des officiers de toutes les nations sujettes de la monarchie. Mais comme elles servoient toutes nos rois dans leurs guerres, ainsi et de même que celle des Francs, il falloit que les généraux nationaux fussent du conseil de guerre. On lit encore dans un ancien annaliste de la seconde race. » En l’année sept cens quatre-vingt-neuf, le Roi Charlemagne s’étant mis à la tête des Francs & des autres Nations, il entra hostilement dans le Pays des Vilciens. »

Quant au Mallus, que nous appellerons, quoiqu’un peu abusivement, les Assises, il se tenoit par les officiers préposés à cet effet, et qui alloient de contrée en contrée, rendant la