Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/470

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cause qu’elle avoit été rédigée par les soins de leur roi Gondebaud. Mais ce qui se passa du tems d’Agobard appartient à la suite de cet ouvrage.

On voit par la loi des Ripuaires, que les Francs se réputoient valoir mieux que les Bourguignons. Tandis que cette loi condamne le Ripuaire qui auroit tué un Franc à une peine pécuniaire de deux cens sols d’or, elle ne condamne qu’à cent soixante sols d’or, le Ripuaire qui auroit tué un Bourguignon. Ils avoient part cependant comme les Francs aux principaux emplois de la monarchie, et ils servoient dans les armées. Frédegaire dit que Willibadus un des généraux de l’armée que Dagobert envoya contre les Gascons en l’année six cens trente-cinq, étoit Bourguignon de nation et patrice ; on a vû un corps de Bourguignons envoyé par les rois des Francs au secours des Ostrogots attaqués par Justinien.

On ne sçauroit parler des Bourguignons sans observer que l’usage des duels judiciaires, ou des combats singuliers ordonnés juridiquement, comme un moyen propre à faire connoître par le sort des armes, la vérité des faits qu’un accusé dénioit ; usage pratiqué si long-tems dans la monarchie, y avoit été introduit par cette nation composée originairement de forgerons et de charpentiers. C’est son roi Gondebaud, qui le premier a mis par écrit une loi qui établit cette maxime si long-tems funeste à l’innocence : que le meilleur champion est le plus honnête homme et le plus digne d’être crû. Nous rapporterons donc ici tout au long cette odieuse loi.

» Ayant suffisamment reconnu que plusieurs personnes