Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/49

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Ce fut l’année quatre cens quatre-vingt-neuf, que Théodoric se mit en marche pour son expédition d’Italie. Odoacer voulut lui disputer le passage de la riviere d’Isonzo, mais il fut battu, et Théodoric pénétra dans le pays ; néanmoins Odoacer ne se tint pas défait, et après avoir rassemblé ses troupes, il se campa près de Véronne pour empêcher son ennemi de s’avancer davantage. On en vint donc aux mains pour la seconde fois, et le sort des armes fut encore favorable à Théodoric.

L’année suivante, il se donna une troisiéme bataille auprès de l’Adda. Les troupes de chaque parti étoient aguerries, et les mauvais succès précedens n’avoient point découragé celles d’Odoacer. Cependant il y fut encore défait, et réduit à s’enfermer dans la ville de Ravenne, devant laquelle son ennemi vint camper.

Le sort des armes continua d’être favorable à Théodoric. L’année quatre cens quatre-vingt-onze, Odoacer étant sorti de Ravenne la nuit avec un corps de troupes, apparemment dans le dessein de rallier quelqu’un des siens, et de tenir la campagne, Théodoric le suivit, l’atteignit à trois milles de cette ville, et là il le défit pour la quatriéme fois. Ce fut la même année que Zénon empereur des Romains d’Orient mourut, et qu’Anastase dont il sera parlé plus d’une fois dans cette histoire, lui succeda.

Il se conclut l’année suivante une espece d’accord entre Odoacer et Théodoric, mais leur réconciliation ne dura pas long-tems. Un an après, c’est-à-dire, en quatre cens quatre-vingt-treize, Théodoric entra dans Ravenne, où il avoit