Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/496

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mort civilement, que ses héritiers se mettoient en possession de ses biens, ainsi que s’il eût été mort naturellement : enfin, quand nos prélats avoient droit en vertu de la constitution de Clotaire I d’obliger en l’absence du roi, les juges qui avoient rendu une sentence injuste, à la réformer. Je ne dis sur ce sujet, qu’une partie de ce que je pourrois dire, parce que n’en disant point davantage, je ne laisse pas d’en dire assez. D’ailleurs il me faudroit répeter plusieurs choses, que j’ai déja écrites en d’autres endroits de cet ouvrage.

Aussi l’histoire de nos premiers rois est-elle remplie de faits, qui montrent les égards et l’extrême considération qu’ils avoient pour les évêques leurs sujets. J’en rapporterai quelques exemples. » Gontran, dit Gregoire de Tours, étant entré en contestation avec Chilperic, il fit assembler à Paris les Evêques de ses Etats, afin qu’ils fussant arbitres entre le Roi son frere & lui. Mais le Ciel qui vouloit punir ces Princes de leurs péchés, par le fleau de la guerre civile, permit qu’ils ne déférassent point alors au Jugement des Prélats. » En un autre endroit, notre historien écrit, en parlant de la paix que le roi Gontran fit avec Childebert son neveu. « Voilà ce qui fut conclu entre ces princes par l’entremise des évêques, et des autres Grands du royaume. » Enfin, comme on le verra encore dans la suite, il n’est gueres fait mention d’aucune assemblée de notables, convoquée par les rois Mérovingiens, qu’on ne voye les évêques y prendre séance. Nos rois avoient tant de confiance dans la vertu et dans la capacité de ces prélats, qu’ils les faisoient intervenir, même dans la discussion des affaires les plus éloignées de leur profession. Quand Gontran voulut juger lui-même les généraux d’une armée qu’il avoit envoyée faire la