Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/516

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la fin du dernier livre de son Histoire, il est dit qu’Ommatius qui fut élevé sur le siege de cette métropole, environ douze ans après la mort de Clovis, étoit un sénateur de la cité d’Auvergne. Il y est dit que Francilio qui fut élu quelques années après, étoit aussi sénateur, et qu’Injuriosus successeur de Francilio étoit du dernier ordre des citoyens, mais que cependant il étoit né libre. Eufronius l’un des successeurs d’Injuriosus étoit sorti suivant ce même historien, d’une de ces familles qu’on appelloit sénatoriales.

Sous le regne de Clotaire fils de Clovis, Domnolus qui fut dans la suite évêque du Mans, et qui étoit alors superieur d’une communauté religieuse, établie où l’église de S. Laurent lès Paris est bâtie aujourd’hui, fut élu évêque d’Avignon. Domnolus qui avoit de puissans motifs de ne se pas éloigner de la personne de Clotaire, dit en rendant compte des raisons qu’il avoit de ne point accepter sa vocation à l’épiscopat d’Avignon : qu’enfin il ne pouvoit se résoudre, lui qui étoit un homme simple, d’aller demeurer dans une cité où il trouveroit un sénat composé de sophistes, et des tribunaux remplis par des juges qui s’amusoient à philosopher sur tout.

Il y a dans Gregoire de Tours une infinité d’autres endroits sur tout ceux où il est parlé de la mort d’un évêque et de la nomination de son successeur, qui font foi qu’il y avoit encore de son tems des sénateurs dans les Gaules, et que les rois des Francs n’y avoient rien changé à la distribution des Romains en trois ordres politiques, que nos princes trouverent établie dans cette grande province de l’empire, lorsqu’ils s’y rendirent les maîtres ; mais je m’abstiendrai de les rapporter ici, parce que j’en ai allegué déja un grand nombre, et parce qu’il suffira pour prouver ma these, de rapporter le titre de la Loi Salique où il est statué sur la peine pécuniaire à laquelle doit être condamné le Franc de condition libre. L’inégalité de la somme à laquelle est condamné le meurtrier, suivant que le Romain dont il falloit venger la mort étoit d’un ordre ou d’un autre, montre claire-