Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/523

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trices par le roi Gontran, qui avoit la Bourgogne dans son partage ; sçavoir, Celsus, Amatus, et Eunius Mummolus. Leurs noms suffisent pour montrer qu’ils étoient Romains, mais nous sçavons encore d’ailleurs, que Celsus étoit de cette nation. Nous avons l’épitaphe de Silvia, mere de ce Celsus, et il est dit dans cet épitaphe, que Silvia, qui comptoit des consuls au nombre de ses ancêtres, avoit vû l’un de ses fils évêque, et Celsus qui étoit l’autre, revêtu de la dignité de Patrice. Quant à Eunius Mummolus, voici un autre passage de l’Histoire ecclésiastique des Francs qui le regarde, et qui contient plusieurs preuves de l’admission des Romains, aux principaux emplois de notre monarchie : » Eunius, dont le surnom étoit Mummolus, fut fait Patrice par le Roi Gontran, je me crois obligé de dire ici quelque chose concernant l’origine & les premiers Emplois de ce Mummolus. Il étoit fils de Peonius Citoyen d’Auxerre, & qui faisoit les fonctions de Comte dans cette Cité. »

Quand Gregoire de Tours parle de l’ambassade que Childebert le fils du roi Sigebert avoit envoyée à l’empereur Maurice, il dit : que des trois ambassadeurs qui la composoient, Grippo étoit Franc de nation, que l’autre qui s’appelloit Bodegesilus étoit fils de Mummolenus de la cité de Soissons, et que le troisiéme qui se nommoit Evantius, étoit fils de Dinamius, de la cité d’Arles. Nous verrons dans le chapitre où nous prouverons que les cités des Gaules avoient conservé leurs milices sous les rois Mérovingiens, que lorsque Gregoire de Tours dit absolument qu’un homme étoit citoyen d’Arles, de Soissons, ou de telle autre cité qu’on voudra, notre historien entend dire, que cet homme-là étoit des anciens habitans de la cité dont il s’agit, et par consequent Romain.

Frédégaire qui étoit Franc de nation, dit positivement dans plusieurs endroits de ses chroniques, que ses officiers principaux, dont il a occasion de parler, étoient Romains de nation. » Proradius, écrit-il, qui étoit Romain d’origine, & pour » qui la Cour avoit beaucoup de vénération, fut fait Patrice à la