Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/525

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

loi nationale des Bourguignons, s’addresse à tous ses officiers tant Bourguignons que Romains. Il est dit dans un autre endroit de cette loi : « Nous entendons que tous les comtes tant Bourguignons que Romains observent la justice. »

Quant aux Gots, nous avons vû déja que les Visigots faisoient servir à la guerre leurs sujets, Romains de nation, qu’ils les employoient dans les affaires d’Etat ; et voici ce que dit un ambassadeur des Ostrogots concernant la maniere dont ces derniers vivoient avec les Romains d’Italie. On ne sera point fâché de trouver ici le passage en entier, quoiqu’on en ait déja vû des fragmens. » Après nous être rendu les maîtres de l’Italie, en la délivrant du Tyran Odoacer, nous n’avons pas eu moins d’attention qu’en avoient les Césars, à y faire observer les Loix, & à y conserver l’ancienne forme de gouvernement. Théodoric & ses successeurs n’ont fait d’autres Ordonnances que celles qu’il convenoit de publier, afin de maintenir en vigueur les Loix établies. Pour ce qui regarde la Religion nous n’y avons point touché, & nous avons laissé à cet égard aux Romains une si grande liberté, que jusques ici aucun d’entr’eux ne s’est fait de notre Communion. On n’a point même inquieté ceux des Ostrogots qui ont embrassé la Religion Catholique. Nous avons toujours porté un si grand respect aux Eglises des Romains, qu’aucun de ceux qui s’y sont réfugiés, n’en a pas été tiré par force. Il y a plus ; nous avons laissé aux Romains tous les emplois civils. Aucun Ostrogot n’y est entré. Que celui qui peut nous convaincre de mensonge s’éleve contre nous, & qu’il nous en accuse en face. Ce que j’avance est si vrai, que nous avons bien voulu que les Romains d’Italie reçussent de l’Empereur des Romains d’Orient le Consulat qui par nos soins étoit demeuré annexé au Partage d’Occident. » En effet nous avons vû que les juges citoyens de la nation des Ostrogots, et qui étoient envoyés par