Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/556

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Childebert, fils du roi Sigebert, envoya vers l’empereur Maurice, dit, qu’elle étoit composée de trois ministres, et il raconte que des trois ambassadeurs l’un étoit, qu’on me permette ces expressions, Soissonnois, l’autre Arlesien, et le troisiéme Franc. Voici ses paroles. » Les trois Ambassadeurs se trouvoient alors dans ce lieu-là. L’un étoit Bodégisile fils de Mummolenus de Soissons ; l’autre, Evantius fils de Dynamus d’Arles ; & le troisiéme, Grippo Franc de Nation. »

Je conclus donc que toutes les fois que Gregoire De Tours fait mention d’une milice qu’il désigne par un surnom dérivé du nom d’une des cités des Gaules, il entend parler d’une milice composée des anciens habitans de cette cité-là, c’est-à-dire, de Romains. C’est d’eux qu’il parle pour citer un exemple, lorsqu’en faisant le dénombrement de l’armée que Chilpéric assembla sur la Vilaine, pour la mener contre les Bretons Insulaires établis dans la troisiéme des provinces Lyonoises, il dit : qu’on y voyoit les Tourangeaux, les Poitevins, les Bessins, les Angeviens, les Manceaux, et les milices de plusieurs autres cités. Pourquoi auroit-on quelque peine à croire que les rois Mérovingiens se soient servi des milices des cités des Gaules, quand on a vû que Clovis avoit pris à son service les légions qui gardoient la Loire, et que ses successeurs confioient le commandement de leurs troupes à des généraux Romains de nation ?