Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/573

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mines qui se fouilloient en vertu des concessions que le souverain avoit faites. Voici ce qu’on lit dans la vie de Dagobert Premier » Outre les autres presens, que le Roi Dagobert fit à l’Eglise de Saint Denys en France, il lui donna encore pour l’entretien de sa couverture la quantité de huit mille livres de plomb à prendre tous les deux ans dans le produit du droit de marque qu’il levoit en nature sur ce métail. Ce Prince ordonna même que cette quantité de plomb seroit voiturée jusqu’à l’Eglise de Saint Denys par des corvées dont il chargea aussi-bien les Métairies Royales que celles dont il avoit déja fait present aux Saints Martyrs, & que dans cette Eglise le plomb seroit délivré aux Agents des Religieux qui la désservoient. »

La seconde branche du revenu dont les empereurs jouissoient dans les Gaules, consistoit dans le tribut public, ou dans le subside qui comprenoit la taxe par arpent et la capitation. Tous les citoyens payoient ce subside à proportion de leurs biens et facultés, et conformément à un cadastre qui contenoit la cotte-part à laquelle chaque particulier d’une cité devoit être imposé, par proportion aux sommes que le prince vouloit y être levées. C’est ce que nous avons exposé plus amplement dans le premier livre de cet ouvrage où nous avons encore expliqué que ces cadastres se dressoient en conséquence des descriptions de chaque cité qui se renouvelloient de tems en tems, et qui contenoient le nombre de ses citoyens avec l’état des biens et des revenus d’un chacun. Les rois Mérovingiens qui vouloient se rendre agréables aux Romains leurs sujets, conserverent à cet égard l’ancien usage. La maxime qui ordonne aux souverains dont la monarchie est fondée depuis peu, de faire ressembler autant qu’il est possible, le nouveau gouvernement à l’ancien, n’est jamais plus utile, que lorsqu’on la suit dans la levée des deniers nécessaires à la dépense de l’Etat.

On sçait bien que les Vandales qui envahirent la province d’Afrique au milieu du cinquiéme siecle, en userent bien autrement dans le dessein qu’ils avoient d’en faire un Etat tout nouveau. Afin d’y être plus absolument les maîtres de la fortune des