Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/578

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nombre de personnes, qui souvent encore renvoyoient le Collecteur de l’une à l’autre. Childebert remédia au désordre que nous venons d’exposer, en asseoyant si judicieusement l’imposition, que personne n’avoit plus aucun pretexte de differer le payement de la taxe, & que celui qui étoit chargé du recouvrement le faisoit sans perte, parce qu’il sçavoit précisément à quel contribuable il devoit demander chaque cotte-part. »

Sous les empereurs Romains, c’étoit le comte de chaque cité qui se trouvoit chargé de faire faire le recouvrement des deniers du tribut public, et qui devoit à un jour marqué en faire porter les deniers dans la caisse du prince. Sous les rois Mérovingiens, c’étoit le même officier qui étoit chargé des mêmes soins. Si à l’échéance du quartier le comte n’avoit pas encore ramassé la somme qu’il devoit porter dans les coffres du prince, il falloit que le comte avançât le reste ; et s’il n’avoit pas d’argent à lui, qu’il en empruntât pour remplir une obligation, à laquelle il n’auroit pas manqué impunément.

On lit dans Gregoire de Tours, au sujet d’un évenement, où Macco comte de Poitiers eut la plus grande part, que Macco se rendoit à la cour, où suivant l’usage, il étoit obligé d’aller pour y porter les revenus du fisc.

On lit encore ce qui suit dans le même auteur. » En cette année-là, vint à Tours un Juif nommé Armentarius, suivi d’un autre homme de la Religion, & accompagné de deux Chrétiens. Le motif de son voyage étoit le dessein de se faire payer par Eunomius qui sortoit de l’emploi de Comte de la Cité & par Injuriosus qui avoit été Lieutenant d’Eunomius la somme portée dans une obligation signée d’eux, & qu’ils lui avoient donnée pour argent comptant en faisant le payement du Tribut public. Les débiteurs répondirent à la premiere sommation qui leur fut faire, qu’ils étoient prêts à payer le capital & les interêts. » Nous ne rapporterons pas ici la suite de cette avanture, parce qu’elle ne regarde point la matiere dont nous traitons. Quant au Juif, j’ai déja observé dans le premier Livre de cet ouvrage qu’ils étoient en grand nombre dans les Gaules sous les derniers Empereurs comme sous