Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/586

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lettre adressée à cet auguste corps : » Il nous apparoît par l’état des payemens faits entre les mains de nos Oficiers pour le premier terme du Tribut public, & lequel a été envoyé des Provinces au Préfet du Prétoire d’Italie, que les Senateurs n’ont encore fait payer sur des lieux où ils ont du bien, qu’une petite partie des redevances dont ces biens sont tenus. » Theodoric ordonne ensuite à ceux qui composent ce Corps, de faire porter incessamment dans les caisses du Fisc ce qui restoit de dû. »

Les Ostrogots qui étoient alors en Italie ce que les Francs étoient dans les Gaules, payoient leur cotte-part du subside ordinaire, même à raison des benefices militaires dont ils jouissoient, et ils le payoient entre les mains des officiers préposés pour en faire le recouvrement. C’est ce qui paroît en lisant une lettre de Theodoric à Saturninus et à Verbasius deux senateurs chargés de cette commission. » Notre intention n’est pas de souffrir que les revenus publics soient arriérés, en permettant que les contribuables reculent le payement du Tribut, & nous aurons d’autant plus de fermeté à maintenir l’ancien usage, que nous n’avons jamais demandé que ce qui nous appartenoit & se trouvoit échu. C’est pourquoi nous vous enjoignons qu’après avoir pris les informations convenables des Citoyens d’Adria, vous contraigniez incessamment ceux des Ostrogots, qui sont en demeure, à payer tout ce qu’ils doivent encore au Fisc, afin qu’ils ne soient pas réduits à prendre un jour sur leur subsistance la plus nécessaire, de quoi faire un payement, dont ils sont également en obligation & en état de s’acquitter. Si par obstination quelqu’un d’eux differe de se conformer à nos ordres, qu’outre sa taxe, il paye encore une amende, pour avoir attendu les contraintes. »

Voici la substance d’une autre lettre du roi des Ostrogots, écrite à Gasilas un des Saio ou des Senieurs, de ceux de la nation