Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/29

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heureux est, physiquement parlant, cette divinité que les poëtes disent être dans leur sein pour les animer. Voilà en quoi consiste cette fureur divine, dont les anciens ont tant parlé, et sur laquelle un moderne composa un sçavant traité, il y a quarante-cinq ans. C’est ce qui fait dire à Montagne : les saillies poëtiques, qui emportent leur auteur et le ravissent hors de soi… etc. . Ce bonheur est celui d’être né avec du génie. Le génie est ce feu qui éleve les peintres au-dessus d’eux-mêmes, qui leur fait mettre de l’ame dans leurs figures, et du mouvement dans leurs compositions. C’est l’enthousiasme qui