Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/38

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Leonard De Vinci, et Paul Veronése, n’eurent point de peintres pour peres. Les parens de Michel-Ange vivoient, comme on dit, noblement, c’est-à-dire, sans exercer aucune profession lucrative. André Del Sarte étoit fils d’un tailleur, et Le Tintoret d’un tinturier. Le pere des Caraches, n’étoit pas d’une profession où l’on manie le craïon. Michel-Ange De Caravage étoit fils d’un masson, et Le Correge fils d’un laboureur. Le Guide étoit fils d’un musicien, Le Dominiquin d’un cordonnier, et L’Albane d’un marchand de soïe. Lanfranc étoit un enfant trouvé, à qui son génie enseigna la peinture, à peu près comme le génie de M Paschal lui enseigna les mathematiques. Le pere de Rubens, qui étoit dans la magistrature d’Anvers, n’avoit ni attelier ni boutique dans sa maison. Le pere de Vandick n’étoit ni peintre ni sculpteur. Du Fresnoy, dont nous avons un poëme sur la peinture, qui a mérité d’être traduit et commenté par M De Piles, et dont nous avons aussi des tableaux au-dessus du médiocre, avoit étudié pour être medecin. Les peres des quatre meilleurs peintres françois du dernier siecle, Le Valentin, Le Sueur, Le Poussin et Le