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AVANT LA CONVENTION NATIONALE CHINOISE


26 Avril 1931.


Le 5 mai doit se réunir à Nankin une Convention nationale, qui élaborera une Constitution provisoire. On se rappelle que Tchiang Kaï Chek, président du gouvernement de Nankin, tient essentiellement à cette Constitution, et que l’opposition que Hou Han Min, président du « yuan » (conseil) législatif fit à ce projet fut cause que Tchiang l’obligea à donner sa démission. Depuis lors, le bruit court avec plus de persistance qu’auparavant dans les milieux politiques chinois, que Tchiang a l’intention de se faire nommer président de la République. Il s’en défend avec énergie, tout en se déclarant prêt à assumer toutes les responsabilités.

En réalité la personnalité de Tchiang en est arrivée à trop déborder le cadre ordinaire des fonctions politiques pour qu’elle ne tende pas à se manifester en marge et au-dessus. Les gens informés s’attendent à une crise qui aboutira, soit à la nomination en question, soit à la disparition de Tchiang de la scène politique devant un obstacle comme il en surgit soudain quelquefois sous les pas des puissants de la Chine. Mais d’où pourrait bien venir cet obstacle dans le cas de Tchiang Kaï Chek ? De concurrents à la présidence de la République il ne saurait en avoir. D’opposition au nom des principes on a vu le cas qu’il a fait de celle de Hou Han Min. Reste l’opposition par les armes. Or, depuis la défaite de Yen Si Chan et de Feng Yu Siang, seul Tchang Sue Liang, de Moukden, est de force à se mettre en travers des ambitions du généralissime.

Cependant, les informations les plus récentes ne font nullement redouter de difficultés graves pouvant