Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/27

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d’être négligeable et bien faite pour frapper les peuples de l’Orient. Comme nous trouvons des raisons d’agir dans l’ordre matériel, ils en trouveront, eux, dans l’ordre spirituel. Leur action peut être dès lors d’autant plus redoutable que par sa nature même elle peut s’unifier aisément et s’étendre à tout le continent.

Or, elle a justement trouvé à s’exercer depuis une quinzaine d’années dans le sens d’une croisade contre la mainmise et l’envie de l’Europe ; elle s’est manifestée sans souci des frontières, dans un mélange d’indignation, de mépris, de jalousie et de colère. C’est ce qui explique que M. Ossendowski ait pu prononcer cette phrase citée par M. Maurice Muret dans Le Crépuscule des Nations blanches, page 53 et incompréhensible à première vue : « L’unité asiatique existe dès maintenant, elle a seulement besoin d’un chef ». Il faut évidemment tenir compte de la part de « littérature » qui entre dans l’expression d’un homme de lettres qui nous disait textuellement en 1924, en nous offrant son merveilleux ouvrage Bêtes, hommes et


    parmi le bas peuple de Russie au XIXe siècle, n’a nullement été un produit du milieu ethnique environnant et de sa mentalité particulière. Nous sommes porté à croire que ces foyers de religiosité se sont formés plutôt à l’encontre des caractères primitifs de ce milieu, c’est-à-dire sous l’influence d’un courant venu des sommets de la nation. » L’ auteur souligne que les courants antireligieux remarqués à certaines époques en Russie « peuvent revêtir eux-mêmes des formes religieuses ». Il conclut : « En somme, quand on parle de la religiosité russe, on voit s’opposer deux tendances, l’une ethnique, primitive, qui est naturellement irréligieuse, et une nationale, surajoutée, qui est essentiellement religieuse. »