Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/28

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dieux : « Certains ont critiqué le « roman » contenu dans mon livre, mais que voulez-vous ? j’ai été auteur dramatique et en Mongolie, du roman, il n’y avait qu’à se baisser pour en ramasser… » Mais quand Ossendowski nous dit : « L’unité asiatique existe dès maintenant », en même temps qu’il nous révèle sa vision de poète, il exprime une vérité profonde. Dans les faits, il brûle les étapes ; mais c’est qu’il a senti battre le cœur asiatique partout où il est et saisi mieux que quiconque le dessein des Russes de donner à l’Asie ce chef dont elle a besoin.

S’il faut en croire nombre de philosophes et de sociologues, « l’évolution des sociétés humaines subit de plus en plus la prépondérance des masses », de sorte que l’on entrerait dans « l’ère des masses[1] » et qu’il en découlerait une civilisation nouvelle, celle de masse, c’est-à-dire une civilisation où, suivant l’expression de M. André Siegfried, sont sacrifiés « certains privilèges de l’individu que le vieux monde comptait justement parmi les conquêtes les plus essentielles de son effort civilisateur ».

Dans la civilisation de masse en effet les hiérarchies n’existent plus, l’inégalité des valeurs se fond dans un type d’homme qui n’est plus qu’un rouage utilisé pour un rendement défini remplissant au

  1. Qui sera le Maître ? par Lucien Romier, p. 9 (Hachette).