Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/44

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donné en commençant, parce que le Japon est puissance insulaire. À cela nous répliquerons que le Japon ne saurait être considéré comme une puissance exclusivement insulaire, vu les territoires qu’il occupe déjà sur le continent. Sans parler de la Corée où il est chez lui, la Mandchourie est en quelque sorte sous son protectorat. Mais nous irons plus loin.

Lorsqu’on regarde la carte, l’on ne peut s’empêcher de délimiter d’un coup d’œil, sans le moindre parti-pris, la moindre intention de partialité, un imperium nippon qui fait partie intégrante du continent et dont la mer du Japon n’est qu’une mer intérieure. De cette mer, les Japonais contrôlent les entrées, sauf celle du nord de Sakhaline, pratiquement fermée du reste par les glaces presque toute l’année.

Quand, sur les rives occidentales de cette mer, on voit s’allonger des terres japonaises en face du Japon proprement dit, on a l’impression que celui-ci forme la véritable bordure du continent. L’aspect géographique s’impose à l’œil et il en résulte que le Japon n’apparaît nullement en dehors de l’Asie continentale, mais semble, au contraire, n’être que la côte asiatique elle-même prolongée par l’île de Sakhaline. La compacité de la masse asiatique n’en est pas amoindrie.

L’impression est d’autant plus forte que l’on voit le Japon projeter des antennes sous forme de voies ferrées qui pénètrent de plus en plus nombreuses dans le continent et y sont comme des agrafes qui