Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/50

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pouvait pas savoir toute la justesse de sa fameuse opinion sur la Russie « non la plus orientale des nations occidentales, mais la plus occidentale des nations orientales », parce que, lorsqu’il l’émit, la Russie ne s’était pas révélée comme elle l’a fait depuis.

Lorsque les bolchevistes ont entrepris de détruire et de reconstruire le monde suivant leurs méthodes et sur un modèle qu’ils avaient décrété, ils entendaient commencer par se mettre à la tête de l’Asie ; s’ils ont, par la suite, sinon réduit, du moins exprimé moins haut leurs ambitions, c’est que les événements les y ont contraints.

Cependant, si les résultats qu’ils ont obtenus en Chine, où, d’ailleurs, ils n’ont pas abdiqué, sont loin de ceux qu’ils avaient escomptés, leurs succès en Mongolie extérieure, à Ourga, où ils sont les maîtres, a été complet et les a incités à pénétrer en Asie centrale vers le Turkestan chinois et l’Est indobritannique et à se faire les éducateurs des populations de ces régions. Ce n’est évidemment là qu’un pis-aller qui ne correspond pas au programme initial ; mais depuis que ce programme a été élaboré par Lénine, des difficultés de réalisation l’ont forcément modifié dans la pratique. Malgré tout, l’attraction de l’Asie se fait sentir chez les Russes[1]. Nous

  1. « La tendance des peuples de l’Asie à aller d’Est en Ouest persista pendant le premier millénaire de notre ère chez les peuples nomades qui arrivaient de l’Asie centrale vers le nord de la mer Caspienne… Quelques-uns allèrent vers le sud-ouest, d’autres vers le nord, jusque dans le bassin de la Volga, où ils se mélangèrent