Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/51

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voyons là un des effets de l’unité asiatique en temps de paix : une sorte d’appel de l’Asie entendu par un peuple qui, pendant un temps, s’en est détourné, et comme un retour à l’Asie de populations qui ont débordé autrefois sur l’Europe et n’y furent que plus tard superficiellement agrégées par le génie d’un homme « qui a faussé les destinées russes »[1]. « Peut-être, écrivait un jour Jules Cambon, Pierre le Grand et la Grande Catherine, qui ont voulu européaniser leur pays, n’ont-ils été qu’un accident dans l’histoire de l’empire des Tzars, et l’empereur Alexandre III commençait de détacher le masque qui cachait la vraie figure de la Russie, quand il essayait de revenir aux vieilles traditions moscovites… Les soviets, ajoutait-il, sont rentrés brutalement dans la voie traditionnelle dont les Russik et les Romanow avaient essayé de faire sortir la nation… »

Comme tous les hommes d’État et les philosophes du XVIIIe siècle, Pierre le Grand ne croyait

    à des Ougriens, venus antérieurement en Russie de l’Asie occidentale… Aux Mongols appartiennent les Kalmyks qui vivent entre le Don et la Volga… » Les races humaines, par A. C. Haddon, passim (Alcan).

  1. Voir l’opinion de M. Basile Nikitine dans Les Appels de l’Orient, p. 164 (Emile Paul). Voir également un article de M. Alexandre Soltykoff intitulé : « L’Orient et l’Occident et la Russie » dans Le Monde Slave de mars 1934, où l’auteur donne de « l’énigme russe » l’explication suivante : « La Russie a été de tout temps une création éminemment européenne et occidentale. Par contre, elle est plutôt orientale ou plus exactement, elle tient du nord asiatique, en tant qu’agglomération de divers éléments ethniques. Ce contraste des courants ethniques et des courants nationaux explique toute son histoire. Le national et l’ethnique ne sont