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savoir de la civilisation occidentale, nous devons prendre les principes de Confucius pour base de ce nouveau savoir. » Les temples consacrés à Confucius dans les provinces du Chantoug, du Kouangtoung, du Foukien, du Kiangsou, etc., ont été restaurés ; les journaux écrivent que « la plus grande faute du système d’éducation qu’on applique en Chine depuis une trentaine d’années est d’avoir délaissé totalement les avantages de la civilisation chinoise pour s’adonner superficiellement aux principes des autres nations[1] ». Que celles-ci, disent-ils, instruisent les Chinois de leurs progrès scientifiques, mais qu’elles leur laissent leurs mœurs et leur morale supérieures à celles de l’Occident.

Cela montre combien le succès qu’ils ont remporté sur les Japonais, à Genève, en 1933, a peu changé l’opinion des Chinois sur la Société des Na-

  1. Min Pao de Shanghaï, juin 1933. — Nous sommes loin de cette opinion de la revue pékinoise Jeunesse Nouvelle de novembre 1916 : « Le confuciisme n’étant plus qu’une statue sans âme, un vieux monument du passé, il n’aurait même pas dû être fait mention de lui quand la Constitution de notre démocratie fut rédigée ». Gardons-nous toutefois de croire généralisée, parmi la jeunesse chinoise instruite l’envie de revenir au confuciisme. Une partie de cette jeunesse accaparée par les Soviets ne jure que par la révolution mondiale et jette à bas Confucius comme tout le reste. De même, le retour aux traditions, que nous signalons au Japon, ne signifie pas le retour à des usages tombés en désuétude où même la littérature moderne ne trouve pas son thème favori, tant s’en faut ! Cependant, de part et d’autre, les témoignages de ce que nous avançons ne manquent pas ; en tout cas revenir aux traditions, c’est, avant tout, interdire à l’Europe d’intervenir dorénavant dans les affaires de l’Asie, ce n’est pas se désintéresser de l’Occident et de sa politique internationale. Quant au nouveau bouddhisme des Japonais auquel certains auteurs accordent une grande importance, il tend comme le confuciisme actuel des Chi-