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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/21

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XV
PRÉFACE

Dubuisson a laissé beaucoup dû manuscrits, qui remplissent encore aujourd’hui, malgré les disparitions, 50 volumes ou portefeuilles, à la Bibliothèque Mazarine, après avoir passé par la Bibliothèque du séminaire de St-Sulpice, & laquelle ils avaient été légués par les héritiers de cet infatigable érudit.

La notice de M. Saige, publiée en tête du « Journal des guerres civiles », contient sur cette vie active et studieuse d’amples détails que nous nous bornons à résumer. Dubuisson-Aubenay fut un des hommes les plus instruits de son temps et les plus capables d’écrire couramment le latin. Pour se faire une idée de la variété de ses connaissances en politique, en géographie, en histoire et même en mathématiques[1], il faut parcourir, avec M. Saige, la liste de ses manuscrits qui nous ont été conservés. Nous avons vu qu’il était en relations avec beaucoup d’érudits. Il devait avoir aussi des correspondants dans diverses provinces ; car il recevait d’Arles des copies d’inscriptions antiques[2], et, d’autre part, il semble que certains cahiers[3], joints à l’Itinéraire de Bretagne, proviennent de communications amicales. L’amour des documents et l’esprit critique le caractérisent tout spécialement. Coucher par écrit ce qu’il voit et ce qu’il entend sur sa route fut pour lui une sorte de besoin impérieux qui dégénéra même en une véritable manie. Le journal détaillé qu’il tint de sa dernière maladie ne s’explique pas autrement Si beaucoup de ses manuscrits ont disparu, ce qui nous en reste témoigne d’un goût éclairé pour l’histoire. Méprisant les opinions toutes faites et les traditions douteuses, il ne s’attache qu’aux sources et aux monuments originaux. De là, ses recueils de chartes royales, d’extraits de cartulaires et d’archives, enfin de généalogies ; partout se montre sa recherche intelligente de la vérité, en histoire comme en archéologie, ce qui ne l’empêche pas de nous mettre au courant des missions diplomatiques qu’il a remplies, des événements auxquels il a été mêlé.

Son goût pour la géographie ne fut pas moins vif. Outre quelques notes générales sur la France, il a eu soin de nous laisser de ses nombreux voyages des Itinéraires dans lesquels la description des fleuves, des montagnes, de l’aspect du pays alterne avec l’étude des monuments anciens. Il annote les « Rivières de France », de Papire Masson, et les « Recherches sur les

  1. V. « Journal des guerres civiles », par M. Saige, I, pp. IV-VI.
  2. V. Épitaphes et inscriptions recueillies par Dubuisson-Aubenay, à la Bibl. Mazarine, ms. 2.955 (Bulletin archéologique du comité des travaux historiques, Paris, Leroux, 1893. p. 36).
  3. La généalogie de la maison de Rieux et les descriptions de Morlaix et de Brest, que nous n’avons pas cru devoir joindre à cet Itinéraire.