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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/46

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Aprez les gouverneurs de la ville, vient le séneschal, le sr du Lys[1] ou de l’Yf, sr de Beaucé, dont l’office, joint a celuy de président au Présidial[2], est de 60 mille escus. Sa femme, Madame. Il est premier juge et le deuxiesme, et appellé alloué, allocatus. Il n’y a point d’autre président au Présidial que le séneschal, dont le siège tient où est la prison.

Le 3e juge est le lieutenant du séneschal. Il y a de plus un juge criminel, un prévost de robe longue, un procureur et deux advocats du roy, onze conseillers,

Le prévost de robbe longue, à Rhennes, est premier juge de sa justice qui est distincte des autres. L’office vaut 20 mil escus. La Prévosté fut érigée par le duc Pierre II, le 1er mars 1456[3]. — Vieille Chronique, L. IV. —

Le Parlement de Rhennes, érigé l’an 1551[4], tient dans les Cordeliers, en attendant que le bastiment qu’ils ont commencé tout joignant et qui est fort avancé, soit parachevé.

Ils sont de conseillers, en l’an 1636, en tout 86 ; 4 présidents aus Enquestes et 2 aus Requestes du Palais, Puis ils sont 8 présidens au mortier, un procureur général et 2 advocats généraux ; qui sont en tout 103, départis en deux semestres ou séances : l’une de février, en laquelle il y a 41 conseillers, 4 présidens au mortier, 2 aus Enquestes, 1 aus Requestes, 1 advocat général ; et l’autre d’aoust, c’est à dire qui commence en aoust, en laquelle il y a 45 conseillers et autant de présidens qu’en l’autre, et un advocat général aussy. Le procureur général est unique et commun à toutes les deux séances. Des 4 présidens au mortier en chaque séance, il y en a deux qui sont de

    et c’était comme baron de Vitré que Henri de la Trémoille la possédait. Elle fut ensuite acquise, au XVIIIe s., par les Lannion et les Marniére. Toutefois le vicomte de Rennes ne nous paralt point avoir eu de prérogatives spéciales ni de juridiction sur la noblesse, à moins que ce fût comme baron de Vitré. Un procés, plaidé 4u XVIIe s. entre la maison de la Trémoille et le général de la paroisse de Toussaints, a donné occasion au célébre jurisconsulte Hévin d’étudier ce sujet. Sa dissertation sur la vicomté de Rennes a été insérée dans ses « Questions et observations sur les matiéres féodales » (Rennes, Vatar, 1736, pp. 1-56). Le vicomte de Rennes jouissait de la haute justice, et sa juridiction s’exergait en l’auditoire de Ia Prévôté. Il avait aussi le droit de chevauchée dane la ville. V. « Grandes seigt. de Hte Bret. : Rennes, vicomté », par M. l’abbé Guillotin de Corson (Revue de Bret. et de V., avril 1897) ; — « L’ancien manoir de Villeneuve en Toussaints » par le même (Soc, archéol. d’I. et V., XVIII, p. 46) ; — « Pouillé histor. de Rennes », V, p. 593 ; — « La Trémoille et Laval-Vitré », par M. de la Borderie (Revue de Bret. et de V., 1888, 2e semestre, p. 120) ; — Archives d’I.-et-V., série E (Titres féodeaux).

  1. Eustache de Lys sr. de Beaucé, conseiller au Parlement le 19 novembre 1632, sénéchal de Rennes reçu au Parlement le 22 mars 1638. Il en exerçait peut-être les fonctions un peu auparavant. Aprés lui Charles de Lys fut reçu dans la méme charge en décembre 1660. Cette famille a produit Gilles de Lys, consr au Parlement le 8 mars 1597 ; Joachim, id. le g septembre 1638 ; Gabriel-Marc, présidt des Enquétes le 12 septembre 1734. V. « Liste générale de Nosseigneurs du Parlement de Bretagne » (Rennes, Vatar, 1725),
  2. Les présidiaux furent créés par Henri II en 1551, pour soulager les Parlements déjt créés et surtout celui de Paris, encombrés par les appels des sénéchaussées, V. « Edicts, réglemens et arrests, concernans l’érection des chancelleries présidialles de France… » (Paris, Jamet Mettayer, 1598), rare livret in-12 de 70 pages.
  3. N, st. 1457, V. Alain Bouchart, dit. des Biblioph. Bretons, folio 206, verso, C’est la Chronique d’Alain Bouchart que Dubuisson appelle Vieille Chronique. Il existe une plaquette du XVIIe s., in-4° de 11 pages, intitulée : « Erection de la prévosté de Rennes par le duc Pierre II. »
  4. Le Parlement de Bretagne fut créé par un édit de Henri II, de mars 1553, donné à Fontainebleau et enregistré le 4 mai suivant. Un édit de juin 1557 créa la Chambre des Enquetes ; un autre de mars 1560 erdonna que la séance du Parlement qui se tenait à Nantes fût transférée à Rennes, ce qui rendit le Parlement sédentaire à Rennes, Enfin Heni II, par son édit de décembre 1380, créa la Chambre des Requêtes ; et Henri IV, par un édit de juillet 1600, donné à Lyon, ordonna que les séances du Parlement qui étaient chacune de trois mois, fussent désormais de six mois, V. « Essai sur le fonctionnement du Parlement de Bretagne aprés la Ligue (1598-1610) », par M. Henri Carré, maître de conférences à la faculté des Lettres de Rennes (Paris, Quantin, : 888). M. Saulnier, conseiler à la cour de Rennes, a rendu compte de cet ouvrage dans la Revue de Bretagne et de Vendée de 1888, sous ce titre : « Le Parlement de Bretagne avant Louis XII », Conasulter encore « Le Barreau du Parlement de Bretagne (1553-1790) », par M. G. de la Pinelais (Rennes, 1896).