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Page:Dubus - Quand les violons sont partis, 1905.djvu/109

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LES AILES FOLLES

Tu veux du Ciel, toujours du Ciel,
Et les ailes folles, tu voles
Vers les décevantes idoles
D’un Éden artificiel.

Tu retombes de l’envolée,
Ta vieille foi mourante, et puis
Tu stagnes comme l’eau des puits
Délabrés, trouble et désolée.

Alors une mauvaise voix
T’exalte un amour de la terre
Et bas te conseille : « fais taire,
L’appel des songes d’autrefois ».

Mais toujours tu réponds : je n’aime
Que les hauteurs vierges encor,
Je sais bien que mon vain essor
S’y brisera, je pars quand même.