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Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/16

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JOURNAL

mes une couple de vaisseaux qui faisaient route vers l’Angleterre. — Notre capitaine confia des lettres à l’un d’eux. Dans la nuit du 4 courant, il y eut une alarme à bord, causée par l’une des sentinelles qui prétendait avoir vu de la lumière dans le fond de notre chambre. Alors ils descendirent tout de suite, armés : et en visitant, ils s’aperçurent que c’était la lumière d’une lampe d’une des écoutilles qui répandait cette lueur. Ils remontèrent honteux.

Le 5 Novembre, vu que le vent d’Est, Sud-Est continuait toujours à souffler contraire à notre direction, le Capitaine résolut de repasser l’Atlantique, et de longer les côtes de l’Amérique du Sud jusqu’à Rio Janeiro. Là il devait reprendre les vents Ouest et Sud-Ouest appelés vulgairement vents de commerce et en terme de science, vents alizés ou moussons — Ce sont des vents qui soufflent régulièrement entre les tropiques et à quelques degrés au delà durant six mois d’un côté, et six mois de l’autre : c’est à dire de l’Ouest depuis Novembre jusqu’en Avril : et de l’Est depuis Avril jusqu’en Novembre. Nous eûmes deux vaisseaux en vue, un Portugais qui cinglait vers le Brézil, et auquel notre Capitaine parla, et l’autre Anglais. Nous nous trouvions sous le 2° latitude Nord.

Le 6 à neuf heures du matin le ciel se couvre de gros nuages. Un instant après une tempête affreuse éclate tout à coup qui dura environ deux heures. Nos matelots avaient eu le temps d’abattre les voiles ; mais cela n’empêcha pas le vaisseau d’être tourmenté. Quelques uns des