peu champêtre : une haute montagne en borne toute l’arrière partie. Ses édifices nous parurent assez beaux et la campagne sur les bords de la Rivière Derwent belle et planche. L’on remarquait des champs fort bien cultivés. Le Port est très spacieux et il y vient beaucoup de vaisseaux étrangers, principalement des Baleiniers-Américains et Français qui arrêtent pour faire des provisions.
Le 18, nous apprîmes que les prisonniers du Haut-Canada étaient condamnés pour la vie : qu’ils ne devaient travailler pour le gouvernement que pendant un certain temps et après cela être libres dans l’Isle : que chacun d’eux, durant le temps de leur esclavage, était obligé d’exercer son métier au bénéfice du gouvernement.
Le 19 à six heures du matin on lève l’ancre et à la faveur d’une faible brise nous sortons de la Baie. Vers onze heures, lorsque nous étions en mer un fort vent sud s’éleva, accompagné d’une grosse pluie. Nous courrions en bonne direction pour Sydney. — On fit force de voile et une bonne route cette journée là.
Du 20 au 24 le vent souffla avec la même violence. — L’on eût dit que la Providence avait à cœur de hâter notre arrivée. Nous parlions déjà en effet d’arriver sous peu de jours. Nous vîmes un bâtiment qui faisait voile à l’Ouest. Le 24 nous découvrîmes assez clairement, les côtes de la Nouvelle Hollande, toujours favorisés par un bon vent Sud ; car nous avions à nous diriger vers le nord depuis notre sortie de la rivière