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HISTOIRE DE RENNES.

Les deux peuples entre lesquels ils étaient situés, les Diablintes et les Namnètes, Dol et Nantes ne sont-ils pas pas rangés au nombre des confédérés ? Si, seuls entre les cités armoricaines, ils s’étaient isolés de la cause nationale. César n’eût pas manqué sans doute de nous en instruire, en félicitant les traîtres, conune il le fait à propos de son invasion dans Vile bretonne. Mais il dit en termes généraux que toute la côte maritime suivit rapidement l’exemple donné par les Vénètes, et s’il néglige ailleurs de comprendre les Rhedones dans l’énumération qu’il fait des alliés de l’insurrection, c’est qu’il se borne aux principaux, comme autant de jalons qui comprennent leurs intervalles.

Il n’est guères plus vraisemblable que les Rhedones soient demeurés neutres et comme indifférents à ce grand mouvement national. La conformité de langue et d’origine les entraînait vers le parti des insurgés, qui d’ailleurs eussent pu les forcer au besoin de suivre l’exemple général. Faut-il supposer que César, en s’acheminant lui-même en personne, comme il le dit, à la tête de ses troupes de pied vers le territoire des Vénètes, traversa le pays des Rhedones et l’empêcha de se soulever en l’occupant ? Il eut été trop tard ; car c’était pendant son absence que s’était formée la ligue, et les Rhedones avaient dû y accéder dès ce moment. Si César passa sur leur territoire ou sur celui des Namnètes, il put le faire sans obstacle ; la guerre était transportée dans les marais beaucoup plus faciles à défendre des Vénètes. La population guerrière des Rhedones, comme celle des Namnètes, devait être absente. Aussi César ne dit-il rien de la route qu’il suivit ni des obstacles qu’il put y rencontrer.

Nous venons de voir, d’après le récit de César même, que les Vénètes avaient appelé à leur secours les habitants de l’île de Bretagne (Breit). Il y avait bien des siècles déjà que des échanges de population s’étaient faits entre l’île bretonne et la péninsule armoricaine. Au VIe siècle avant