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théologien très instruit, en avance même sur les idées de son temps, (y compris celles des philosophes), relatives aux « Origines de la religion païenne », et enfin, un écrivain clair et (sauf quelques injures aux philosophes, lesquelles n’étaient que des représailles) passablement modéré.

Bien plus courtois encore, et vraiment philosophe, se montra l’abbé Pluquet, dans son Examen du Fatalisme (1757), et plus d’un anti-encylopédiste aurait dû faire son profit de cette vérité, très hardie pour l’époque, et méconnue d’ailleurs de tout temps par les ennemis de la philosophie : « Les conséquences n’ont de force pour réfuter un système que lorsqu’elles sont en opposition avec quelqu’un de ses principes ; si ces principes sont certains, ces conséquences révoltantes ne sont que des vérités fâcheuses[1]. »

Voilà les principaux adversaires de l’Encyclopédie ; il suffira de nommer, pour compléter la liste, Nonnotte, le fougueux Nonnotte, qui ne s’occupe d’ailleurs que de Voltaire, Ribalier, qui démontra à Marmontel que tous les grands hommes de l’antiquité rôtissaient justement en enfer :

À brûler les païens Ribalier se confond[2].


Hayer, l’auteur d’un Journal chrétien, dont les injures étaient païennes, disait Voltaire.

Hayer poursuit de loin les Encyclopédistes[3].


Tous ces plats auteurs, on les peut juger sommairement, comme a fait Voltaire :

Cachant de leur savoir la plus grande partie,
Écrivant sans esprit par pure modestie,
Et par piété même ennuyant leurs lecteurs[4].


À cette armée régulière de clercs, qui défendaient l’autel, dont ils vivaient, et le trône, pour qu’il fût le soutien

  1. Pluquet : Exam. du Fatal., 1757, t. II, p. v.
  2. Voltaire : Épître au roi de la Chine.
  3. Ibid.
  4. Le Russe à Paris.