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Page:Ducros - Les Encyclopédistes.djvu/281

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l’acharnement. Et c’est plaisir vraiment de lire, après toutes les fadaises rimées contre l’Encyclopédie, par exemple des vers aussi bravement assénés que ceux de Clément. Voici d’abord à l’adresse des coryphées du Grand Dictionnaire :


On (Voltaire) osera traiter Crébillon de barbare,
Enfin, ce que la France eut jamais de plus rare
Se verra tous les jours dans sa gloire insulté…
Et moi, je ne pourrai, sans qu’on s’en formalise,
Des charlatans d’esprit démasquer la sottise !
Je ne pourrai trouver d’Alembert précieux,
Diderot insensé, C. (Condorcet) ennuyeux.
Et Thomas assommant, quand sa lourde éloquence,
Souvent pour ne rien dire, ouvre une bouche immense !


Et, pour mieux mériter de Voltaire le surnom « d’inclément », voyez les jolies choses que Clément sait dire à Voltaire. On sait que celui-ci avait écrit contre Boileau une épître commençant par ces mots :


Boileau, correct auteur de quelques bons écrits,
Zoïle de Quinault et flatteur de Louis.


Et voici Boileau-Clément qui réplique :


Voltaire, auteur brillant, léger, frivole et vain,
Zoïle de Corneille et flatteur de Saurin,
Toi qui, feignant toujours de blâmer la satire,
As vaincu l’Arétin, maître en l’art de médire ;


Et Clément passe alors en revue, avec une maligne complaisance, les plus illustres et les plus respectables parmi les auteurs que Voltaire a vainement tenté de rabaisser : Crébillon et Montesquieu, Buffon, Gresset et Jean-Jacques Rousseau :


Rien ne te fut sacré… L’infâme calomnie
Te souffle son poison et devient ton génie.


Et que reproche donc Voltaire à tous ces auteurs ? Clé-