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ces pays, d’une façon absolue… Du jour où des événements vraiment graves ne pourront pas être conjurés, l’écroulement se produira en France. La presse est tout ce qu’il y a de plus réservé à cet égard ; c’est à peine si, dans quelques journaux étrangers, on a fait allusion à un état de chose ignoré du grand public… Il faut convenir qu’aujourd’hui, où l’argent est le maître du monde, au point que le canon ne tonne plus que pour le défendre, tout est subordonné aux intérêts, et que les directeurs de la politique internationale n’ont pas d’autre conception. Il ne faut pas rester dans une aveugle sécurité, en face des risques que court notre organisation financière déséquilibrée et par cela même, hors d’état de résister au premier choc violent qui se produira inévitablement ; c’est une question de temps, voilà tout. »

Les abus et les dangers signalés par la presse trouveront certainement une atténuation dans le système fiscal mettant un frein salutaire aux immenses accumulations de richesses que permettent la spéculation et l’usure, d’un côté, et que facilite, de l’autre côté, notre régime d’impôts actuel improprement appelé proportionnel, demandant moins à la fortune à mesure qu’elle devient plus considérable. Pourquoi la mutation, l’achat d’une terre pour 100 000 francs est-elle frappée d’un impôt de 8 000 francs, quand l’achat d’une rente de même valeur ne coûte rien, ou d’une valeur industrielle ne paie pas 300 francs ?

D’autres conséquences fâcheuses de ces grandes accumulations de richesses au détriment de la collectivité, sont signalées par un autre écrivain indépen-