dant et clairvoyant dans le journal La Libre Parole du 18 octobre 1905. Il est bon de remarquer que les États, mis par M. Drumont en comparaison avec la France, sont précisément ceux où l’impôt a soin d’épargner le travail et la petite propriété et où il frappe davantage la richesse.
« Depuis trente ans, dit-il, notre commerce extérieur s’est accru dans la proportion de 14 % seulement. Pendant le même laps de temps, il augmentait en Allemagne, de 53 %, en Belgique de 52 %, en Angleterre de 21 %, en Suisse de 25%.
Il y a trente ans, quand on voulait parler des grands ports de l’Europe, on mettait en avant le Havre et Marseille, on ne pensait pas à Hambourg. Aujourd’hui le trafic de ce seul port de Hambourg égale, s’il ne le dépasse, le trafic de tous nos ports français réunis.
Un savant statisticien, M. Victor Turquan, a calculé que, depuis vingt ans, la fortune moyenne de chaque Français ne s’est accrue que dans 42 départements ; elle a diminué dans les autres. Dans le plus riche, le département de la Seine, elle s’est abaissé de 16 376 fr. à 16 210 francs ; dans le plus pauvre, le département de la Corse, elle est descendue de 360 fr. à 290 francs.
Tous nos impôts ont augmenté dans des proportions effrayantes.
C’est ainsi que, depuis 1870, l’impôt foncier a augmenté de 13 %, le produit de la contribution personnelle et mobilière de 82 %, celui de la contribution des portes et fenêtres, de 71 %, celui des patentes de 103 %. Aucune classe sociale n’est épargnée dans ces formidables augmentations de charges ; le paysan qui possède un petit bien est atteint comme le riche propriétaire, l’employé qui