La réforme faite dans le sens indiqué aurait cet immense avantage de donner à la classe nombreuse des travailleurs sans fortune, et des petits propriétaires encore plus maltraités aujourd’hui, la faculté de vivre avec un peu plus d’aisance, ou moins de misère, et, même, de pouvoir, dans les cas favorables, faire quelques épargnes sur leurs revenus, et former un capital faible, il est vrai, mais suffisant pour leur faire sentir la satisfaction d’améliorer leur sort, et d’échapper à la dure nécessité actuelle de tendre la main à la bonne volonté ou à la générosité des possesseurs de la richesse.
Le capital mobilier, par ce système, sera seul atteint davantage qu’il ne l’est maintenant. Il y a longtemps que la justice réclame une égalité de charges entre les deux formes de la richesse, mobilière et immobilière. Si la progression de l’impôt, très acceptable, du reste, dans la mesure indiquée, diminue quelque peu l’accumulation des capitaux en quelques mains et les abus qu’elle engendre, l’aisance, plus généralement répandue, et la moralité, n’auront qu’à y gagner.
On peut se rendre compte de l’application de ces impôts à divers contribuables selon leur état de fortune et de revenu : pour un capital de 65 000 fr., l’impôt sur le capital serait de 85 fr. et, sur le revenu, de 36 fr., soit 121 fr.
Pour 165 000 fr. de capital l’impôt serait de 285 fr. et pour le revenu, de 166 fr., soit au total 441 fr.
Pour 1 million, l’impôt sur le capital serait de