seul pays où ces biens sont imposés, et notamment de la contribution de main-morte qui semble avoir été inventée exprès pour tomber directement sur la misère.
L’impôt sur le revenu exempte presque partout la somme considérée comme indispensable aux besoins les plus urgents de l’existence. Selon les pays, cette exemption varie de 400 à 4 000 fr., comme en Suisse et en Angleterre. Il semblerait naturel d’exempter, en France, le revenu du capital, jusqu’à 500 fr. et le revenu du travail jusqu’à 1 000 fr., de fixer le taux de l’impôt à un chiffre assez faible sur les premières sommes, et de faire progresser ce taux à peu près dans les conditions indiquées au chapitre précédent.
Puisqu’on n’a pas actuellement des éléments assez précis pour prévoir exactement la somme produite par ces impôts de remplacement, il est facile d’imiter en cela ce qui s’est passé et se passe encore chez nos voisins. Si l’approximation prévue ne donne pas le résultat sur lequel on comptait, on peut, après expérience, modifier en plus ou en moins, soit le taux de l’impôt initial, soit la progression, soit l’exemption.
Comme résultat général de ce système d’impôt, on a observé que partout où il est appliqué le nombre des mariages augmente, la population s’accroît, la richesse générale s’élève et, chose curieuse et qui paraît contradictoire, le nombre des grandes fortunes augmente, ainsi qu’il est prouvé par les statistiques officielles en Prusse et dans le canton de Bâle ; c’est qu’en effet, la société, prise dans son ensemble, a intérêt à ce que le