Page:Dufour-Vernes - Recherches sur J.-J. Rousseau et sa parenté, 1878.djvu/18

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reporta, comme il nous le dit[1], toutes ses affections de camarade et de frère. Du portrait qu’il nous en donne, il ressort qu’il était aussi délicat, et ce fut sans doute cette raison qui les fit envoyer tous deux à la campagne. Après ce charmant séjour à Bossey, l’intimité se poursuivit tant que le même toit les abrita. Mais bientôt chacun suivit une voie différente. Abraham était fils d’un ingénieur, d’un père qui s’occupait plus ou moins de lui en le préparant à la même vocation. Isaac Rousseau s’étant fixé à Nyon, et ne s’inquiétant guère de ses fils, Jean-Jaques, après avoir été quelque temps chez le greffier Masseron, qui le renvoya pour sa paresse, fut placé chez le graveur Ducommun[2] ; où il se conduisit encore plus mal. Abraham demeura dans le haut de la ville ; son cousin habita St-Gervais. C’était sans doute une raison, comme l’insinue l’auteur des Confessions, pour que les relations devinssent plus rares ; mais il y a plus. La différence des métiers, des camaraderies, et surtout les plaintes incessantes que devait faire M. Ducommun à M. Bernard, ont évidemment contribué encore plus à cette séparation. Il ne faut pas oublier non plus que Jean-Jaques a défini son cousin, un[3]

  1. Confessions, livre 1er.
  2. Confessions, livre 1er.
  3. J.-J. Choisy, notaire, 26 avril 1725.