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tremblement — s’il fallait déchirer cela ! — Une simple dispense de mariage, en latin, écrite moulée en 1755 par Monseigneur Briand, alors secrétaire de Mgr de Ponthriand : Henricus Maria du Breil de Ponthriand… ce comte évêque de Québec, protecteur des pauvres et consolateur des Canadiens durant la guerre de Sept-Ans, meurtri par la défaite et enterré quelques mois après Montcalm, — un tel parchemin jauni n’est-il pas une relique ?

La petite église « de belle apparence » consacrée en 1739 était vingt-cinq pieds à l’ouest : on a déterré, près du charnier, des pièces de fondations. Elle durera jusqu’en 1844.

b — La fabrique

Le 27 mai 1749, Mgr de Ponthriand, en cours de visite, signe ce billet de son secrétaire Sarault : « Permettons et exhortons les habitants de la Pointe-du-Lac de défricher la terre que doit donner M. Tonnancour pour le missionnaire, afin que nous puissions dans quelque temps y en placer un. »

Les Tonnancour étaient des gens d’église et des donateurs généreux. Déjà René avait donné aux Ursulines deux de ses filles, aux Frères Charron le terrain où fut l’ancien évêché, aujourd’hui le Jardin de l’Enfance, et quantité de décorations à l’église paroissiale, incendiée en 1908. Sachant bien que leurs censitaires ne vivent pas seulement de pain, ils leur bâtissent une chapelle comme ils leur ont bâti un moulin. Le seigneur aime bien y prier, mais conduire aussi, un peu comme chez lui. Cela ressort d’une lettre de 1784 aux marguilliers, où Mgr Briand refuse à M. de Tonnancour le droit de patronage qu’il sollicite : si naguère il a eu la permission de bâtir à ses frais une chapelle, il ne peut certes pas en faire une église paroissiale sans le consentement de l’évêque. On n’est pas père de l’église comme ça !

Entre temps il a donné à la Fabrique verbalement, et Coffin cédera par écrit en 1791, le manoir et une terre en face, quatre arpents par quatre, bornage de Pierre Marcouillier, arpenteur juré : « depuis Joseph Comeau à la ligne d’Amable Plouf laquelle j’ai poursuivie jusqu’à la crête du coteau, et icelui coteau j’ai poursuivi jusqu’à un ancien four à chaux et au domaine. » En