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aux usines américaines. Par contre, en 1911, le chiffre des villes, qui s’est accru de 850,000 atteint presque celui des campagnes qui n’a monté que de 200,000[1] en 1914, il le dépasse de 7,300 : nous avons 1,131,014 citadins contre 1,123,711 campagnards et la proportion se renverse de plus en plus[2]. Si encore tous nos villageois étaient des producteurs… Mais non, le nombre des cultivateurs, au lieu de doubler comme le reste de la population, diminue littéralement : les 174,996 occupants de terre de 1891, bien loin de s’élever à près de 300,000 comme ils auraient dû, en 1911, sont tombés à 159,554.

Les fermes sont plus grandes qu’il y a vingt ans ; elles sont en général mieux cultivées. Cependant il y a baisse à peu près sur toute la ligne : sans parler du blé, que nous abandonnons trop facilement à l’Ouest, nous récoltons moins de pommes de terre, moins de légumes, moins de blé-d’Inde ; nous perdons en industrie laitière ; nous avons 224,000 pommiers-en-rapport de moins en 1911 qu’en 1901.

Nous produisons deux fois moins de sucre d’érable qu’en 1890 ; nous avons 720,420 vaches laitières en 1915 contre 886,896 en 1908 ; nous avons 554,491 moutons en 1915 contre plus d’un million en 1871 ; nous avons 45,429 ruches en 1911 contre 65,986 en 1901. Les pois et les

  1. Les statistiques fournies dans ce travail sont tirées surtout de l’Annuaire du Canada, 1914 ; l’Annuaire statistique de la province de Québec, 1914, 1915 et 1918 ; la Gazette du Travail, 1916 ; la Gazette Agricole, 1916 ; Production, Economie et la Statistique Mensuelle.
  2. On compte 15 cités dans la province. Leur population globale était de 699,600 âmes en 1911. D’après les Statistiques municipales, cette population aurait atteint 957,129. en 1915, soit une augmentation de 257,529.

    Les villes sont au nombre de 76. soit 15 de plus qu’en 1911.

    Les municipalités de village sont au nombre de 200 contre 157 en 1911. Le chiffre de population des villages, en 1911, était de 116,338 et de 160,143 en 1915. Plusieurs villages de 1911 sont aujourd’hui organisés en villes. Pour résumer, la province de Québec comptait, en 1915, 1,316,134 âmes dans ses 15 cités, ses 76 villes et ses 200 villages incorporés. La population totale s’élevant à 2,321,187, il restait pour les campagnes et les villages non-incorporés 1,005,053 âmes, donc 310,000 de moins à la campagne qu’à la ville. Annuaire statistique de la Province de Québec, 1916, p. 67.