un pauvre qui a remis sa cause aux mains du chevalier et qui ne peut qu’être spectateur du tournoi, prier et attendre.
Il va falloir faire la part du monstre ; il va falloir céder l’une des jambes. C’est maintenant avec l’homme qu’une autre lutte a commencé. Plusieurs fois par jour, je viens m’asseoir à côté de son lit. Tous nos essais de conversation échouent tour à tour ; nous sommes toujours ramenés au silence et au même souci. Aujourd’hui, Léglise m’a dit :
— Oh ! je sais bien à quoi vous pensez… Comme je ne répondais pas, il a supplié :
— Peut-être faut-il attendre encore un peu… Peut-être demain matin ça ira-t-il mieux…
Puis tout à coup, avec confusion :
— Excusez-moi ! J’ai confiance en vous tous. Je sais que vous faites ce qui est nécessaire. Mais peut-être que dans deux ou trois jours il ne sera pas trop tard…
Deux ou trois jours ! Nous verrons demain…