l'an 1500 eussent pu, vers l’an 1900, passer pour neuves.
Confiance excessive en la réalité des objets sur lesquels portent les hypothèses astronomiques, ou bien défiance exagérée touchant la valeur dn ces hypothèses, tels sont les deux sentiments, opposés à l'extrême, entre lesquels les philosophes italiens n’ont pas su garder le juste milieu. L’enseignement parisien nous fera connaître des penseurs qui ont su tenir une opinion mieux équilibrée.
En 1503, Lefèvre d’Étaples publie à Paris son Introductorium astronomicum, theorias corporum cœlesiium duobus libris complectens ; sous le titre : Fabri Stapulensis Astronomicum theoricum, cet ouvrage est réimprimé à Paris en 1510, en 1515 et en 1517, à Cologne en 1516. Quel esprit a présidé à la rédaction de ce traité, Lefèvre d’Etaples nous le définit clairement par ces lignes, qui sont extraites de l’épitre dédicatoire :
« Cette partie de l’Astronomie est presque entièrement affaire de représentation et d’imagination. Le très-bon et très-sage Artisan de toutes choses, par une opération de sa divine intelligence, a produit les cieux véritables et leurs véritables mouvements ; de même, notre intelligence, qui s’efforce d’imiter l’Intelligence dont elle tient l’existence, en effaçant chaque jour un peu plus les taches de son ignorance, notre intelligence, dis-je, compose en elle-même es cieux fictifs et des mouvements fictifs ; ce sont des simulacres des vrais cieux et des vrais mouvements ; et, dans ces simulacres, elle saisit la vérité comme s’ils étaient des traces laissées par l’Intelligence divine du Créateur. Lors donc que l'esprit de l’astronome compose une représentation précise des cieux et de leurs mouvements, il ressemble à l'artisan de toutes choses, créant les cieux et leurs mouvements. »
Les hypothèses à l’aide desquelles Lefèvre d’Étaples représente les mouvements célestes ne sont donc pas, pour lui, dés propositions démontrées ; elles n’ont pas la prétention d’exprimer ce que sont les corps célestes ni quelles sont les lois réelles de leurs cours ; ce sont des créations du génie de l’astronome ; à l’aide de ces fictions, il s’efforce de