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CHAPITRE XII
LA PRÉCESSION DES ÉQUINOXES

I
LES TRAVAUX D’HIPPARQUE

La lutte entre l’Astronomie des sphères homocentriques et l’Astronomie des excentriques et des épicycles, après avoir divisé les géomètres grecs, après avoir provoqué, en des sens divers, les tentatives des savants de l’Islam, continuera de mettre aux prises astronomes et physiciens durant le Moyen Âge et la Renaissance ; elle ne prendra fin qu’au jour où le triomphe du système de Copernic plongera dans l’oubli les deux systèmes entre lesquels la faveur des hommes s’était, jusque-là, partagée.

Tandis que se poursuit cette grande bataille, d’autres combats de moindre ampleur se livrent sur d’autres champs du domaine astronomique. Parmi ces combats, il n’en est aucun qui mérite l’attention au même degré que celui dont nous allons retracer les principales péripéties.

L’objet de ce combat est la conquête des lois qui président à ce phénomène lent et compliqué dont le nom moderne est préeession des équinoxes.

La précession des équinoxes fut-elle connue, avant Hipparque, des astrologues de l’Orient ? Pour découvrir ce phénomène, Hipparque fit-il usage d’observations chaldéennes ? Questions difficiles à résoudre, qui ont grandement excitée la sagacité des érudits[1], sans obtenir de leurs efforts une solution certaine.

  1. Voir, à ce sujet : L. Am. Sédillot, Matériaux pour servir à l’histoire