Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
123
L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — II. LES PHYSICIENS

entre elles au point E, qui est l’apogée de Mercure, tandis que les trois sphères S’, Σ', s' sont tangentes entre elles au point F, qui est le périgée de la planète. Il donne ainsi à la sphère de Mercure la plus petite épaisseur dont elle soit susceptible, celle-là même que lui attribue Al Fergani. Semblable supposition avait été admise par Roger Bacon dans son Opus tertium.

Fig. 20.

Dans cette dernière supposition, l’auteur des Demonstrationes n’a pas été généralement suivi par les astronomes ; la plupart de ceux-ci n’ont pas admis que les deux orbes extérieurs eussent une épaisseur nulle à l’apogée, ni que les deux orbes intérieurs eussent une épaisseur nulle au périgée ; à ces épaisseurs, ils ont laissé une valeur arbitraire ; ils ont donc admis, suivant une indication donnée par Campanus, que l’épaisseur des sphères célestes pouvait surpasser l’épaisseur assignée par l’hypothèse que le Moyen Âge lisait surtout dans le traité d’Al Fergani.

Le soin avec lequel l’auteur des Conclusions accommode les orbes imaginés par les Hypothèses en vue de sauvegarder la supputation bien connue des distances des corps célestes, établit un premier rapprochement entre cet auteur et Roger Bacon ; on en peut faire un second, qui est encore plus saisissant.

Lorsqu’il veut indiquer quelle est, selon l’ymaginatio moder-