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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — II. LES PHYSICIENS

En 1340, Jean Buridau est, pour la seconde fois, nommé recteur de l’Université ; nous ne savons pas à quelle date il avait été, pour la première fois, investi de cette fonction. En 1342, « alors qu’il enseignait à Paris les livres de la Physique, de la Métaphysique et de la Morale », il est nommé chanoine d’Arras. Le 5 août 1348, la Faculté le propose, comme futur chapelain de Saint-André des Arcs (in Arcubus), à Faucon, évêque de Paris, qui donne son agrément à ce choix. Durant les années 1357 et 1358, nous le voyons prendre une part active à l’élaboration d’un statut qui fixât la commune frontière des deux Nations anglaise et picarde.

Le document, daté du 12 juillet 1358, qui contient ce statut, est le dernier qui mentionne la présence de Jean Buridan à l’Université de Paris. Une tradition dont l’invraisemblance a été depuis longtemps établie, le montre à Vienne, fuyant une persécution exercée contre les Nominalistes, précisément à l’époque où les documents authentiques nous prouvent que le Nominalisme florissait à Paris. Tout porte à croire, au contraire, que Jean Buridan est mort paisible et honoré au sein de l’Université où son enseignement s’était longtemps fait entendre.

De son activité intellectuelle prolongée, on peut, croyons-nous, trouver le témoignage dans ses Questions sur les livres des Météores ; il y cite, en effet, des auteurs qui étaient certainement beaucoup plus jeunes que lui.

Ainsi, à propos des parhélies, nous l’entendons [1] rapporter une observation qu’il tient de Nicole Oresme : « Reverendus maqister Nicolaus Oresme dixit mihi se semel vidisse ex utroque latere Solis unum. » À deux reprises, il conte [2] un fait que lui a narré Maître Jean Custodis de Malines en Brabant. Or, en 1418, Jean Custodis présidait encore des épreuves d’inceptiones à l’Université de Paris [3] ; il était alors le seul régent de la Nation anglaise que la crainte des Bourguignons n’eût pas chassé loin de la capitale [4].

À côté de ces maîtres plus jeunes que lui, il lui arrive de citer quelqu’un de ceux dont il a été l’élève, Firmin de Belleval, par

1. Orw/fwies super 1res primos libros methenrorum et super’ majorent partent f/uarti a JfagisZro Jo. Buhidam. U b. III, tjuæst XX : Utrum virçe et pareil i debennt semper npparcre ex lalere solis et nmiqnam superius neque directe inferiiis (Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n” 14728, fol. 207, r°).

2. Joannis BcRiiu.Ni <>/>. htud , lib. Il, qiiæsL VI : ( trurii fontes sunl saisi vel debeant esse ; rus.cit., fol. 210, col. il. — Lib, il, ipiæst, XV ; Utrum causa prîus assi^nata terra» motus sit exhalatiu siéra in viscerilms terras iiiclusa ; ms. ciL, fol. 220, col . a.

3. H. Dënifle et K. Ciiatelain, .CAar/zz/arîf / Parisiansts. Liber Procuratorum Nationis J njlieaua^ t. 11^ coll. 247, 260, aü4-

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