Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
128
L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

exemple ; que la Lune soit chaude, « hoc audivi a Magistro Firmino mino de Bellavalle [1] ».

L’activité de Buridan n’a pas été seulement très prolongée ; elle a aussi été très intense ; il avait composé des Questions sur un grand nombre d ouvrages d’Aristote. Ces Questions n’ont pas toutes été imprimées, tant s’en faut. On a publié a Paris, au commencement du xvie siècle, les Questions sur la Physique, sur la Métaphysique, sur le Traité de l’âme, sur les Parca naturalia, sur l’Éthique et sur la Politique. D’autres sont demeurées manuscrites. Au premier rang de celles-ci, il convient de placer les Questions sur les Météores. Très lues an Moyen Âge, comme en témoignent les nombreux exemplaires qu’on en possède, ces Questions, par l’abondance des observations originales et des souvenirs personnels qu’elles renferment, méritaient vraiment la vogue dont elles furent l’objet.

D’autres Questions, celles qui concernent le De Cælo et Mundo, celles qui ont trait au De generatione et corruptione, sont conservées, à la Bibliothèque Royale de Munich, dans une collection de textes dont il sera bon de dire ici quelques mots [2].

Ces textes, copiés ou rédigés par divers maîtres allemands qui étaient allés à Paris prendre leurs grades universitaires, reproduisent les discussions que ces maîtres avaient entendues de la bouche même du philosophe de Béthune ou que les auditeurs immédiats de celui-ci leur avaient transmises.

Que ces textes représentent, au moins dans ses traits essentiels, l’exacte pensée de Jean Buridan, il ne paraît pas qu’on en puisse douter. Reproduisent-ils également le détail et l’expression de cette pensée ? Il est moins aisé de s’en assurer.

Voici, par exemple, des questions sur le livre De sensu et sensato qu’on tient aujourd’hui pour œuvre de Théophraste, mais que le Moyen Âge croyait d’Aristote. Dans un manuscrit de la Bibliothèque Royale de Munich [3], ces questions ne portent ni date ni nom d’auteur. Mais dans un autre manuscrit de cette même Bibliothèque, elles s’achèvent par cette formule [4] :

1. Joannis Buridani Op, fr/ud.9 lib IL quæst. III : l’iruiü mare ilebeflt lluere et refluere. Ms. cit., fol. 206, col. c.

2. Tous les renseignements que nous possédons sur ces écrits, nous les devons a l’ingéniosité et a l’obligeance du regretlé IL IL J.Bulliol ; en particulier, le IL IL Bulliot a eu la complaisance extrême de nous communiquer une copie, faite sous ses yeux et révisée par lui, des st/prr libris f/e Qt7o el Mimdo Magisfri Jouasse Byridani.

3. Bibliothèque Royale de Munich, cod. lat. 19551, fol. 126, col. a, à fol. 129, col. b.

4. Bibliothèque Royale de Munich, cod. lat. 4376. fol. 86, col. b.

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4