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CHAPITRE X
L’ASTRONOMIE ITALIENNE

I
CARACTÈRES GÉNÉRAUX QUI MARQUENT L’ASTRONOMIE ITALIENNE
AU MOYEN ÂGE

Nous avons vu la connaissance du système de Ptolémée pénétrer dans la Chrétienté latine ; nous avons suivi les développements de ce système dans les Écoles répandues sur la surface de la France et de l’Angleterre ; particulièrement, nous en avons admiré le progrès au sein de l’Université de Paris dont, au xiiie siècle et au xive siècle, toutes ces Écoles subissent l’influence et avouent la primauté. Nous avons assisté aux luttes que cette doctrine a dû soutenir contre la théorie des sphères homocentriques ; nous avons retracé les péripéties de ce combat auquel les deux ordres dominicain et franciscain ont pris une si grande part ; avant que le xiiie siècle eût pris fin, nous avons vu que le triomphe du système de Ptolémée était désormais assure ; alors, les astronomes de l’Université de Paris ont pu se consacrer au développement de la Science ; ils ont pu construire de nouveaux instruments, accroître la perfection des observations, dresser des tables et des canons, tandis que les physiciens s’attachaient à étudier les hypothèses des excentriques et des épicycles, à en fixer la valeur logique, aies amènera la plus grande simplicité dont elles soient capables.

Franchissons maintenant les Alpes ; pénétrons dans cette Italie qui, au xvie siècle, sera la terre de prédilection des sciences ; voyons quelles étaient, aux derniers siècles du Moyen Âge, les