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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

planelarum et revolutionum mundi qui dicîtur de anno vel seculo. A la fin de ces ouvrages, nous ne trouvons plus aucune mention d’une traduction française préexistante qu’aurait employée l’astrologue padouan ; il est bien vraisemblable, cependant, qu’il n’a traduit de l’hébreu aucun de ces traités et qu’il a opéré, pour chacun d’eux, comme pour le Principium sapientitv. On possède, en effet1 *, les traductions françaises, faites par llagins le Juif, du Livre des jugements des nativités, du Livre des interrogations, du Livre des élections, du Livre des révolutions du siècle. Au terme d ailleurs, de plusieurs des traités qu’il nous donne en latin, Pierre d’Abano semble bien revendiquer pour lui le rôle d’ordonnateur et de rédacteur, et non point celui de traducteur. A la tin du Liber nativitalum, nous lisons1 : « Explicit liber de nativitatibus et revol ut ionibus car ont. guem Petrus Paduanus ordiuavit in la finit ni. » A la fin du Liber interrogalionum, nous lisons3 : « Explicit liber de interrogation ibus Abrahe Avenare Judei guem Petrus Paduanus redigit in lalinum. » Le Liber luminarium se termine par cette déclaration * : « Explicit liber luminarium Abrahe A venare quem Petrus de Padit a Lombard us ordinavit quantum meliuspotuil in planttm gdioma latinum. »

De tout cela, nous pouvons conclure, semble-t-il, que Pierre d’Abano ignorait l’hébreu mais, en revanche, que dès 1293, il savait le français ; on peut croire qu’il habitait déjà Paris où il se trouvait encore, nous Pavons vu, en 1295. Soit qu’il mit en latin les traités d’Abraham ben Erza, soit qu’il écrivît sur la Physionomie, c’est de sciences occultes qu’il s’occupait fort en ce temps-là.

Il s’adonna toute sa vie à F Astrologie.

Nous pourrons connaître les opinions qu’il professait au sujet de cette science en consultant celui de ses ouvrages qui eut le plus de vogue, le Conciliator di fferentiarum phUosophorum et præcipue medicorum.

Dans cette volumineuse compilation, Pierre d’Abano se proposait de concilier, par une judicieuse critique, les avis différents que les doctes ont émis sur divers sujets et, particulièrement, sur les questions médicales. Ce livre fut extrêmement lu pendant tout le Moyen Age ; il le fut encore au moment de la lie naissance, si l’on i. Paulin Paris, AoZtce le Juif) fraducteur français de [jltisieiirs liures d’Astronomie (Histoire littéraire de la France, t. XXI, 18/17, pp. 499* 5o3h ,

a. Ed. cil., fol. LX, col. c.

3. Ed. cit+, foL LXVII, coh a,

4- Éd. cit, fol. LXXV, coh d.