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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

distance du premier mobile ; c’est ce qu’a supposé Alpétragius Abuysac. » Mais en vérité, nous trouverons, au prochain paragraphe, de fortes raisons de penser que Prosdocimo de’lïeldomandi ne nous a pas donné une indication tout à fait exacte, et que Pierre d’Abano admettait purement et simplement, au sujet du mouvement de la sphère dès étoiles fixes, la théorie de Ptolémée. Quoi qu’il en soit, Pierre d Abano pensait qu ? après une période de 3(1.000 ans, les constellations tropicales mobiles venaient toutes reprendre leur place sous les signes de l’écliptique fixe. « Dès lors, suit qu’on admette, selon renseignement véritable de notre Religion, que le monde a commencé, soit qu’on suppose, avec les Péripatéticiens, qu’il a subi une infinité de révolutions, on doit croire ceci : Toutes les fois que les signes zodiacaux mobiles reviennent se placer directement et exactement sous les signes immobiles, alors le premier principe, par l’intermédiaire de ces causes mises ainsi en leur juste place, imprime d’une manière plus parfaite sa vertu dans nos éléments inférieurs*.* » En effet, si les sphères supérieures doivent imprimer une vertu dans le monde inférieur, il faut que cette vertu simple et immatérielle sc transmette jusqu u ce monde inférieur d’une manière régulière, par des intermédiaires, de même nature qu’elle, qui lui correspondent exactement* »

Le mouvement de précession des équinoxes a donc pour effet d’atténuer lentement la vertu des influences célestes, moins puissantes aujourd’hui qu’au temps où les signes mobiles du Zodiaque sc trouvaient exactement sous les signes fixes, « Il faut en conclure que la nature humaine était alors plus forte et capable de vivre plus longtemps »* De là, la longévité des patriarches* a D ailleurs, lorsque les têtes des Signes et toutes les constellations reviendront à leurs positions primitives, ce qui, de l avis de Ptolémée, aura lieu au bout de (rente-six mille ans, il faudra nécessairement que la nature humaine redevienne la même, qu’elle reprenne la même vigueur ; c’est la l’opinion des Péripatéticiens ; car il est écrit au premier livre Du Ciel et du Monde et au premier livre des Météores que les mêmes alternatives et les mêmes transmutations doivent se reproduire une inimité de fois, » A cette doctrine de la Grande Année, Pierre d’Abano ne paraît, ici, faire aucune objection.

Il îfen fait pas davantage en son E.iposition des problèmes d^ Aristote.

« Aristote, écrit-il repousse avec horreur ceux qui comi. Pétri de Apono E ;rposîtio problenirifum ÀristGÎelis, Particula XVII., probiema III ; étL cit,, fol. 106, col, a.